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  • En 1986 pour la première fois de l'histoire, un club Gabonais va atteindre la finale d'une coupe d'Afrique. L'AS Sogara va s'incliner de justesse en coupe des vainqueurs de coupes, devant les Egyptiens du National Al Ahly. Deux ans plus tard ce sera autour du FC 105, d'atteindre les 1/4 de finale de la coupe des clubs champions. L'équipe nationale profite de ces bons résultats des clubsl. En 1985, le Gabon remporte sur ses terres et pour la première fois, un tournoi international, la coupe de l'UDEAC ( union douanière des états de l'Afrique centrale ). A la tête de l'équipe du Gabon victorieuse, un entraîneur bien connu en France, Alain De Martigny, qui a dirigé le Matra Racing ( D1 Française aux débuts des années 80 ). Ce fin technicien, qui a également travaillé à Brest trouve vite ses marques dans le pays.

  • En décembre1988, l'espoir renaît avec une nouvelle victoire du onze national en coupe de l'UDEAC. Une victoire très importante puisqu'elle est acquise à Yaoundé, au Cameroun. Pour la première fois de son histoire, le Gabon réussi à battre les "Lions Indomptables" (1-0 ) en finale. Cette victoire est d'autant plus significative que le Cameroun est champion d'Afrique en titre. Elle va servir de détonateur, et définitivement décomplexer les joueurs Gabonais. Désormais, conscients de leur force, les joueurs de Azingo National auront la certitude de pouvoir s'imposer n'importe où en Afrique. Dans cette équipe du Gabon où François Amégasse le capitaine et libero s'est comporté en véritable patron , des jeunes joueurs ont crevés l'écran. Parmi eux, le gardien Germain Mendome, 19 ans, qui par ses arrêts spectaculaires, a fini par écœurer les Kundé, Mfédé, et tout le public Camerounais. L'autre révélation de l'équipe était l'attaquant de Sogara, Guy Roger Nzamba, qui a fait étalage de toute sa classe. Meilleur joueur du tournoi, mais aussi buteur providentiel en finale, le "surdoué" de Port Gentil n'allait plus tarder à faire parler de lui dans tout le pays.

    A la tête de cette équipe qui avait donné sa fierté et son identité au football Gabonais se trouvait un entraîneur ...Gabonais du nom de Alain Da Costa Soarès, qui ne dissimulait ni sa joie, ni son optimisme: "L'esprit a changé au sein du groupe!... Une équipe est née...". En fonction depuis le limogeage de Alain De Martigny, cet entraîneur du cru qui a fait ses classes à l'USM, avec au passage une coupe nationale en 1986,avant de rejoindre le V.C.Mangoungou, connait le football du pays par cœur . Et Son message passe bien parmi les joueurs. Avant de mener l'équipe nationale à la victoire historique de Yaoundé, cet homme ambitieux avait déjà conduit l'équipe junior du Gabon jusque en ¼ de finale de la CAN junior en 1987, après avoir éliminé les "Lionceaux" camerounais en 1/8 de finale. Ce succès est accompagné d'une certaine effervescence. On se met une nouvelle fois à faire les rêves les plus fous. On rêve de voir l'équipe nationale en Algérie, à la CAN 90. Mieux , en coupe du monde en Italie. Mais, Da Costa ne fera pas mieux que ses prédécesseurs, et échouera lui aussi aux portes de la qualification de Alger. L'Azingo sera désormais dirigé par le français Robert Pintenat, qui installé depuis quelques années déjà sur le sol Gabonais, a remporté plusieurs titres avec l'USM, et connaît parfaitement la maison. Le président de la fédération
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  • En septembre, eurent lieu les toutes premières élections à la tête de la fédération. Le premier président élu fut Mackaya Tamane, qui était déjà vice-président dans l'ancienne équipe dirigeante. Léon Folquet sera son vice-président et aura la charge des équipes nationales. L'objectif prioritaire de ce nouveau bureau est de qualifier l'équipe nationale pour la CAN 94, en Tunisie. Robert Pintenat qui avait pris la succession de Da Costa à la tête de l'Azingo et qui n'avait pu qualifier le pays pour la CAN 92 à Dakar, a été limogé, est remplacé par le Belge Jean Thissen. Cette ancienne gloire d'Anderlecht (le plus grand club belge), qui a remporté deux Coupes d'Europe des vainqueurs de coupes en tant que joueur, rêvait depuis longtemps d'un destin d'entraîneur en Afrique. Thissen va redonner confiance, aux joueurs. Le technicien Belge se plaint de la pauvreté du championnat de première division. A son arrivée aux commandes de l'équipe nationale, le championnat du Gabon ne comprenait plus que... sept clubs. Une "élite restreinte, routinière" selon ses dires. Qu'importe, le Belge va vite se mettre au travail. Et réussir à qualifier le Gabon pour une phase finale de la CAN. Par cette qualification historique, le Gabon émerge au plan continental. Cette première participation se solde par un désastre et trois défaites sans gloire face au Nigéria (3-0) et à l'Egypte (4-0). Thissen débarqué, c'est à nouveau à Da Costa que l'on confie les rênes du National Azingo. Sa mission sera de qualifier l'équipe pour la CAN 96 qui à lieu en Afrique du Sud et de faire mieux que de la figuration comme en 1994. La campagne de qualification est une réussite. Et la parcours en phase finale sera des plus honorables.
  • En terminant premier de son groupe , le Gabon se retrouve en quart de finale. Pour la plus grande joie du public qui a déjà pardonné les déboires de Tunis 94.
    En quart de finale, ils reçoivent la Tunisie à Durban. Nullement impressionnés, ce sont eux qui imposent un rythme soutenuà la rencontre, à l'image de Francis Koumba de Pétrosport (D1 Gabon), véritable poumon sur son flanc gauche. Cette nuit-là, Azingo a disputa certainement le match le plus plein de son histoire . C'est Mackaya ( encore et toujours lui ! ) qui va répondre au but du milieu de terrain Tunisien, Beya.

    Et l'épreuve des tirs au but sera fatale aux Gabonais. Qu'importe, car ils ont séduit le public africain, et gagné le respect. Au Cameroun, au Congo, comme au Zaïre, la presse, unanime, salue la performance des gabonais, meilleurs représentants de l'Afrique centrale à cette CAN. Les héros sont fêtés, mais ils savent au fond d'eux mêmes qu'ils sont passés à côté d'un exploit encore plus grand.
    Dès lors le footballeur Gabonais va attiser la convoitise des recruteurs étrangers. Et les clubs Gabonais qui longtemps ont pratiqué une politique d'immigration, en faisant venir les meilleurs joueurs du continent , vont se voir solliciter à leur tour, pour " lâcher " leur petites merveilles. Guy Roger Nzeng, le brillant défenseur de l'AS Sogara va opter pour les Orlando Pirates d'Afrique du Sud, Jean-Daniel NdongN'Zé, le milieu de terrain récupérateur de Pétrosports va s'envoler pour le Vitoria Setubal (Portugal ), en compagnie de Ndong Parfait le défenseur du Mbilinga; Jonas Ogandaga lui, ira monnayer son talent au Maroc, au Raja de Casablanca (avec qui il va remporter une ligue des champions en 1997), en compagnie de Dieudonné Longo. D'autres joueurs seront sollicités mais ne répondront pas aux sons des sirènes étrangères . C'est le cas de Valéry Ondo Ebè qui va rester fidèle à son club, le Mbilinga FC. Ce moment de douce euphorie va vite céder la place à la perplexité. Car le plus dur reste à faire pour le Gabon: rééditer la performance de 1996 et s'installer durablement dans la hiérarchie du footbal continental. Mais comment y parvenir avec une fédération qu'un rien ébranle? Témoin, l'affaire Sylvain Kassa (en 1991), qui a failli faire imploser la fédération nouvellement mise en place, et qui a montré toute la fragilité de l'institution, et le laxisme de ses responsables . Car ce qui est devenue une affaire n'aurait jamais dû l'être, si le règlement mis en place par les instances avait été tout simplement appliqué !

    Cet ancien international était rentré au pays jouer sous les couleurs du Shell FC, en plein championnat et contre le règlement, alors qu'il était encore sous contrat, en France (Avignon). Le vice-président de la fédération lui avait délivré une licence sans se soucier du règlement. Ce scandale avait provoqué une levée des boucliers de la part des autres clubs, qui décidèrent de boycotter le championnat. Le FC 105, et l'USM furent même relégués en deuxième division pour avoir suspendu leur participation aux compétitions nationales. Ce championnat, remporté par l'AS Sogara, s'était terminé avec sept clubs.

    En 1998, l'Azingo National ne prend pas part à la phase finale de la CAN qui se déroule au Burkina Faso. Mais un nouveau bureau est élu à la fédération, avec à sa tête, Placide Engandzas, pour redynamiser le football gabonais. La fédération va engager un nouveau sélectionneur, le Brésilien Antonio Dumas, donc la principale mission sera de qualifier le Gabon pour la phase finale de la CAN 2000 qui se déroule conjointement au Nigéria et au Ghana. Cet homme de 53 ans, qui a fait l'ensemble de sa carrière d'entraîneur au Portugal, a obtenu carte blanche et pleins pouvoirs pour mener à bien les objectifs fixés. IL va réussir le "mariage" entre l'ancienne génération et la nouvelle montante sans subir de contre coup. Les Amegasse, Nzeng, Mendome, voient arriver dans le groupe des jeunes joueurs talentueux comme Nzué Nguéma, Mouyouma, Ossey Armand, Mbanangoye. Sous sa conduite, le Gabon se qualifie aisément derrière l'Afrique du Sud, grâce à une dernière victoire obtenue sur l'Angola (3-1) à Libreville. Nze Nguéma auteur de 7 des 13 buts inscrits par son équipe lors de la phase éliminatoire (dont il est aussi le meilleur buteur ),s'annonce déjà comme le digne successeur des Régis Manon, et Guy Nzamba, les incontournables buteurs de l'Azingo dans les années 80. A 23 ans, cet attaquant de poche ( 1,65m ) à la pointe de vitesse phénoménale, est promis à un bel avenir. Pour cette dernière campagne du siècle, l'état Gabonais n'a pas lésiné sur les moyens. 1milliard de francs CFA ont été débloqués pour la préparation de l'équipe. Plus du triple qu'en 1996, pour la CAN en Afrique du Sud. Mais, la campagne de Kumasi aura un parfum de "Tunis 94 ".

    Les Gabonais vont perdre face à l'Afrique du Sud (3-1) et Bartlett (auteur d'un doublé ), sur des erreurs individuelles, dont cette sortie manquée de Deckoussoud le gardien, qui entraîne le troisième but des "Bafana Bafana". La seule satisfaction à mettre au crédit des gabonais dans cette rencontre, est l'émergence au plus haut niveau d'un joueur dont on entendra certainement parler dans l'avenir. Nzigou Shiva Star. Le tout jeune milieu de terrain (17 ans ) qui fait ses classes dans le championnat de France amateur au FC Nantes,va marquer un but de toute beauté avant de sombrer avec le reste de l'équipe. Un but qui en dit long sur le potentiel du plus jeune joueur de cette CAN. Le Gabon sera battu sur le même score ( 3-1 ) par les " Fenecs " d'Algérie , cinq jours plus tard. Mbanangoye (20 ans) qui avait remplacé Mouloungui, sauvera l'honneur en fin de rencontre. On a toute fois remarqué le sens de l'abnégation du dernier arrivé en sélection, Daniel Cousin, l'avant centre ,qui évolue au Mans ( France ).
  • La dernière sortie du Gabon va se solder par un match nul ( 0-0 ) face à la RD Congo. Après quoi, Antonio Dumas cédera son fau teuil de sélectionneur au pompier de service, Alain Da Costa Soarès, dont la mission sera de ramener au plus haut niveau les Panthères du Gabon. Oui, le constat est fait, l'Azingo a "tari", et pour donner un nouveau souffle à la sélection, les dirigeants lui ont retiré le célèbre nom du fleuve qu'elle portait. Une tâche difficile, mais pas insurmontable pour le "vieux", habitué de la maison Gabon. Il composera comme à son habitude avec l'éternel manque d'organisation, et la fragilité de la Fédération, avec un ministère de tutelle omnipotent qui fait et défait le football gabonais. il est important de savoir que les pouvoirs publics financent (malheureusement) l'intégralité de la participation des clubs au championnat, leur présence en compétitions africaines. Bref, le patron étant l'Etat, l'on voit mal comment le football au Gabon pourrait prendre son essor.