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8 Juin 1956: Naissance de la Confédération
Africaine de Football (CAF).
En marge du congrès de la FIFA qui se tient à Lisbonne (Portugal),
sept membres de la délégation africaine se réunissent à l'hôtel "Avenida
da Lisboa", pour fonder leur Confédération.
Ces membres sont : Abdelaziz Salem, Youssef Mohamed, Mohamed Latif
(Egypte), Mohamed Abdel Halim, Abdel Rahim Shaddad, Mohamed Al Badawi
(Soudan), et W.Fell (Afrique du Sud).
Février 1957. En marge de la
première édition de la Coupe d'Afrique des Nations de Football, à Khartoum
au Soudan, se tient le premier congrès de la CAF, autour
de Abdelaziz Salem, élu président de la confédération. (photo).
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HISTOIRE
DE LA CAN
En
un peu plus de quarante ans d'existence, la Coupe
d'Afrique des nations est devenue l'une des compétitions
sportives les plus représentatives en Afrique et
sur la scène internationale. Elle a permis l'émergence
de grandes équipes et de grands joueurs.
Lisbonne
(Portugal), juin 1957 : Les pionniers du football
africain sont réunis pour définir une nouvelle politique
footballistique pour le Continent noir. Plusieurs
décisions vont émaner de cette réunion. Les participants
conviennent de lancer une compétition continentale
baptisée Coupe d'Afrique des Nations, avec un trophée
appelé " Abdallah Salem ", du nom du représentant
de l'Egypte.
Le délégué soudanais propose que son pays accueille ce premier grand
rassemblement sportif. Un rassemblement qui venait à point nommé puisque
le pays venait d'obtenir son indépendance (janvier 1956) et était entrain
de renforcer ses infrastructures sportives.
10 février 1957 : première édition
de la CAN
Le nouveau Khartoum Stadium est inauguré le 30 septembre 1956. Quatre
mois plus tard, le coup d'envoi de la première édition de la CAN est
donné dans ce stade flambant neuf. Trois pays y prennent part : Soudan,
Egypte et Ethiopie. La participation de l'Afrique du Sud est rejetée
car le pays refuse d'envoyer une sélection multiraciale.
La Confédération africaine de football voit officiellement le jour
le 12 février 1957 parallèlement à l'édition soudanaise de la CAN.
Durant le match d'ouverture, l'Egypte s'impose face au Soudan 2-1.
Mais c'est l'Ethiopie qui remportera la Coupe.
La Coupe d'Afrique des nations restera longtemps l'affaire de quelques
pays. Pour organiser une coupe réservée à des nations à la fin des
années 50, il fallait des... nations. Sur le papier, il n'existait
qu'une poignée d'Etats, la décolonisation n'avait à ce moment pas totalement
pris fin en Afrique. C'est pourquoi la CAN ne sera disputée que par
cinq pays (Egypte, Ethiopie, Soudan, Tunisie et Ouganda) lors des deux éditions
suivantes: 1959 et 1962. C'est à l'occasion de la quatrième édition
au Ghana en 1963, que la compétition va déborder du cadre des pays
qui l'avaient fondée. La plupart des Etats avaient alors accédé à la
souveraineté, ils pouvaient donc adhérer à la CAF qui organisait le
tournoi. En dépit du nombre croissant d'engagés, seules huit équipes
ont été admises à participer à phase finale jusqu'à 1990 en Algérie.
En 1992, au Sénégal, le chiffre sera porté à 12 puis à 16 en 1996,
en Afrique du Sud. Mais l'histoire retiendra que 15 pays ont pris part à ce
tournoi, les autorités politiques du Nigeria décidant, à la dernière
minute, de retirer de la compétition les Super Eagles, tenants du titre.
Deux pays hôtes : une première pour
l'an 2000
Les vingt trois éditions disputées à ce jour ont été organisées dans
seize pays. La palme revient à l'Egypte et à l'Ethiopie qui ont chacune
accueilli trois fois la compétition. Les pays du Nord ont organisé huit éditions
alors qu'en Afrique centrale, par exemple, le Cameroun a été le seul
pays hôte de la CAN en 1972.
L'édition
de l'an 2000 a marqué un tournant dans l'organisation de
la CAN. Elle fut la première organisée conjointement par
deux pays (Ghana et Nigeria). Organiser ne signifie pas gagner,
neuf fois seulement le pays d'accueil l'a emporté. Au plan
de la compétition, sur les trente nations qui ont pris part à la
CAN, cinq ont été marquantes. Il s'agit de l'Egypte, du Ghana,
de la République démocratique du Congo (ex-Zaïre), du Cameroun
et du Nigeria. Egyptiens et Ghanéens détiennent le record
de victoires (quatre pour le Black Star et les Pharaons).
Les Egyptiens sont les pionniers, lauréats des deux premières éditions,
ils s'imposeront plus tard en 1986 et 1998. Les Ghanéens,
eux, ont été les premiers footballeurs de l'Afrique noire à remporter
l'épreuve en 1963, puis en 1965, 1978 et 1982. Ils ont fait
des émules avec les Zaïrois. Imitant N'Krumah qui ne refusait
rien à sa sélection nationale, Mobutu a mis lui aussi un
maximum de moyens à la disposition des "Léopards". Pour rendre
plus disponibles certains joueurs, le chef d'Etat zaïrois
est même allé jusqu'à racheter des contrats à des clubs belges
qui les avaient recrutés. Le Zaïre pose son empreinte sur
la CAN entre 1968 et 1976, gagnant au passage le trophée à deux
reprises (1968 et 1974).
Les années 80 de la CAN sont celles des "lions indomptables" du Cameroun
symbolisés par Roger Milla. Ils commencent leur montée en puissance
en 1984 à Abidjan, où ils deviennent champions pour la première fois.
Deux ans plus tard, il sont finalistes en Egypte et redeviennent champions
en 1988 au Maroc. Les années 90 auraient dû être celles du Nigeria,
si le régime politique ne s'était pas mêlé de football. La belle démonstration
du groupe des Yekini, Okocha et Cie faite en 1994 en Tunisie n'aura
pas de suite. Le boycott du Nigeria en 1996 est suivi de la suspension
par la CAF en 1998.
La CAN n'aurait pas offert le même spectacle sans les grands attaquants.
Les années 60-70 ont été marquées par le règne des Ghanéens Wilberforce
Mfum, Osei Koffi, de l'Ivoirien Laurent Pokou (record du nombre de
buts avec 14 réalisations), du Marocain Ahmed Faras, du Zaïrois Ndaye
Mulamba (9 buts pendant l'édition de 1974). La génération des années
80/90 est mieux connue, elle a profité de l'avènement de la télévision.
C'est à partir de 1982, qu'on assiste au début de la retransmission
des matches de la CAN sur le petit écran dans de nombreux pays africains.
On découvre alors des buteurs nommés Roger Milla, Abdoulaye Traoré (Côte
d'Ivoire) et Rashidi Yekini.
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